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Fiction : L'arbre qui saigne.

  • bloodaris
  • 29 mars 2016
  • 2 min de lecture

Folie d'écriture en plein milieu d'une nuit.

Dans une grande foret se présentait un vieil arbre, le plus vieil arbre, l'Ancien comme il se faisait nommer. Loin des villes, loin des haches, loin des abattages, cette forêt était pure et respectée. Jusqu'au jour ou la ville, les haches et les hommes revinrent, et coupèrent, scièrent et défrichèrent la forêt. Au fil du temps l'Ancien vit disparaître ses frères, sa famille, son entourage. Il sombra, laissa glisser ses branches vers le sol, laissa tomber ses feuilles, se laissa sombrer dans la solitude. Jusqu'au moment où, par un lumineux jour de printemps, la clarté et les feuilles revenant, un jeune couple se lova en bas de son tronc, à l'abri des racines. Ils s'y promirent, la vie, la mort, l'amour et l'éternité, voir même l'amour éternel. Ils gravèrent, dans l'écorce, un cœur signifiant leur amour et qu'à jamais il perdurerait. L'arbre reprit vie, il subit comme une renaissance, une envie d'émerger à nouveau pour les loger à jamais. Plusieurs mois durant ils venaient 2 à 3 fois par semaine puis au bout d'un moment ils n'y revinrent plus. Elle avait dû partir, pour cause, des problèmes familiaux et sociaux qui firent sombrer le jeune homme dans une tristesse sauvage mais qui ne saurait durer éternellement. Et pourtant celle-ci s'accentua, il apprit par correspondance qu'elle était … morte, assassinée, brisée … A ce moment, une dépression mortelle le prit, chaque jour il venait se réfugier auprès de l'arbre et chaque jour il pleurait, il se lamentait, il hurlait. Quelques semaines plus tard il revint un jour, une simple lame a la main, il raya les promesses, il détruit le cœur qu'ils avaient dessiné auparavant. L'Ancien ne put que compatir à sa douleur mais rien n'y fit, il ne put l’empêcher de mettre fin à ses jours, l'amour rend fou … Et de nouveau l'arbre sombra dans une profonde solitude. Se croyant épargné, ce qui était faux, l'Ancien pensait les hommes loin de coups de scie mais non: Ils, les hommes, abattirent l'Ancien, mais que ne fut la surprise quand, au lieu de sève ce fut du sang qui s’écoulât de son tronc et qu'il y découvrirent un homme brisé et tué.

Même dans un arbre se cache une âme, un corps. Le couper c'est comme tuer un homme.

Avaalon Writings ©

 
 
 

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